Tiré d’une histoire vraie

La BD est un art séquentiel. Il s’agit d’associer des images qui, mises bout à bout, forment un sens, naturellement compréhensible par tous – d’où la prééminence de l’image sur le texte, dont on peut tout à fait se passer, ou user avec une certaine parcimonie, sans que cela nuise au propos.

Par exemple:

 Charlie(Copyright: Le Monde)

Liberté

(Copyright: Martin Argyroglo)

Milton

(Copyright: Naomie Klein)

 V_for_vendettax

 (Copyright: hélas, plus Moore)

Personnellement, je trouve que ça se tient assez bien.

Promis, la prochaine fois, je vous parle des résolutions que j’étais résolu à ne pas prendre. On rigolera bien. J’en rigole déjà. Mon Dieu, qu’est-ce que je rigole en ce moment.

Oh, et bonne année, au fait.

Et, surtout, la santé.

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Même pas mort…

… mais on aurait pu le croire, en toute honnêteté.

Moi-même, j’ai failli m’en persuader.

(Pour ceux qui n’auraient pas suivi les épisodes précédents, cela se trouve ici, sur une vieille, vilaine plateforme. Et non, je n’ai pas encore réussi à maîtriser la nouvelle)

Et puis j’y suis retourné. Je ne saurais vous dire ce qui m’a remis sur les rails, entre un co-scénariste particulièrement opiniâtre, ma propre propension à l’égocentrisme ou la vacuité de ce que je trouvais sur les rayonnages – il n’y en avait pas assez, alors il fallait que j’en rajoute à la cacophonie ambiante.

Du coup, me voilà qui me ramène comme une fleur, sans même une excuse – je vous en dois beaucoup trop alors autant simplifier – sans tambour ni trompette, sans doute un peu émoussé, et tout étonné d’avoir une nouvelle série qui sort dans tout juste un mois.

Cette nouvelle série, c’est l’aboutissement d’un travail de presque 4 ans, de dizaines sinon de centaines d’heures de discussions avec l’ami Herzet, qui a apporté l’idée d’origine et qui m’a embarqué dans cette aventure au moment précis où je pensais raccrocher. Rien que pour cela, il lui sera beaucoup pardonné – ou reproché, selon la réception qu’aura l’album.

Une chose est sûre, j’aurai rarement pris un pied pareil sur un projet – non pas que j’en ai aligné des dizaines non plus, s’entend, quoique, si on compte ceux qui n’ont jamais été signés, ça commence à faire – et à mon sens, c’est probablement ma meilleure production depuis bien longtemps. Pas difficile, me direz-vous mais hé, laissez-moi quelques miettes d’autosatisfaction.

C’est paradoxalement le projet le plus facile que j’ai eu à pitcher, et donc à vendre. Cela s’est fait en plusieurs étapes, mais on a jamais lutté pour l’imposer et on l’a vendu sur un synopsis solide mais totalement dépourvu de planches. Et pour cause, le dessinateur – et son équipe – c’est notre éditeur, l’excellent Antoine Maurel, qui est allé le chercher de l’autre côté de l’Atlantique – ce qui lui a paradoxalement fait traverser les Pyrénées (vous allez comprendre, c’est promis).

Il avait envie de travailler avec Rafa depuis longtemps, et il a sauté sur l’occasion que notre projet représentait pour lui proposer de s’associer au Lombard pour une série au long cours – pas encore ce coup-ci que je ferai un one-shot.

De cette association très européenne entre un éditeur et un scénariste belge, un écrivaillon français et une équipe 100% espagnole, sont nés les Prométhéens, puisque c’est le titre.

Le pitch est foufou: exilés de l’Olympe il y a bien longtemps, les dieux grecs se sont réfugiés au sein de l’humanité. Ils y sont toujours, quoique moins nombreux, puisque le seul être qui a jamais pu égaler leur puissance les traque à travers les âges. Lorsque, de nos jours, Poséison est assassiné, les dieux survivants décident de régler le problème une bonne fois pour toute.

Bref, on s’est un tout petit peu lâchés, avec un casting mirifique et des enjeux épiques. Comme on nous en avait demandé pour 40 tomes, on a totalement desserré le frein à main et on a fini en roue libre.

La série joue avec les codes de la mythologie, tout en réécrivant à loisir ce que l’on sait des dieux, et en imaginant ce qu’ils sont devenus, êtres à peine supérieurs au commun des mortels, reconvertis chacun dans leur domaine de prédilection – qui, magnat de l’énergie, qui criminel, qui éco-terroriste. Mais quand bien même vous présidez – secrètement – aux destinées de l’humanité, cela ne vous épargne pas les joies des relations familiales houleuses, des rancœurs mal digérées, et des ambitions plus ou moins dissimulées. Bien au contraire, en fait.

Toutes les familles ont leurs problèmes, et les Dieux de l’OIympe n’y échappent pas.

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Avec un peu de chance, vous non plus, à partir du 30 janvier 2015 – car, c’est bien connu, les Dieux aiment les nombres impairs.

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